« Callaghan ! Tu viens de rentrer c'est ça ? » « Oui monsieur. » répondit la jeune femme en hochant la tête. Il lui sourit, elle n'était visiblement pas satisfaite, comme à sa fâcheuse habitude. « Comment était-ce ? » fit-il. Elle s'écroula sur un des fauteuils de cuir de l'école en poussant un soupir. « Anderson a encore tout fait foiré. Je hais ce gosse. » Il fronça les sourcils et s'approcha d'elle. Il saisit un verre en cristal et la bouteille d'eau à son côté et en servit à la jeune femme. Elle avait tant à apprendre sur CHERUB, sur les véritables intentions de cette organisation alors inconnue du monde. Ils étaient tous dans le secret, mais la plupart ne savait pas lequel. « Et en disant ces mots, tu viens de gâcher tes dix dernières années d'étude et de missions ma chère. » déclara-t-il d'un ton et d'un air désolé. Elle se tourna vers lui, l'interrogeant du regard. Il s'assit à côté d'elle. Callaghan était belle, jeune et pleine de fougue. Il se souvenait encore du jour où il l'avait repêchée de l'orphelinat en Normandie. Elle avait alors suivit les années d'entraînement nécessaires pour faire partie de CHERUB et avait finit par atteindre son T-Shirt noir en même temps que ses vingt cinq ans. Les missions étaient alors plus complexes, plus violentes que celle qu'elle faisait à ses quinze ans... Il soupira. « Ma chère Elizabeth. Sais-tu au moins pourquoi, dix ans plutôt, je t'ai accepté au sein de CHERUB ? » Elle secoua la tête. Vivre aux différents quartiers généraux de l'association avait toujours été un plaisir, surtout à ses côtés. Tantôt en Italie, tantôt en Allemagne, elle avait des missions tout autour du globe et s'y était toujours plu. Elle n'avait jamais cherché à savoir pourquoi elle était ici... « Non, pas vraiment. » « Lors de la Seconde Guerre Mondiale, les troupes françaises avaient recours à une technique que tu trouveras sûrement barbare... mais leurs équipes étaient composées d'enfants et d'adolescents, chargés des missions de reconnaissance... » Elle l'écoutait patiemment, sans ciller. Elle avait donc été un jouet, et ces pauvres gamins qui s'entraînaient leur servirait aussi... Elle soupira. Être à CHERUB avait été un véritable bonheur : elle avait vécu une expérience inoubliable. Autant qu'ils en profitent aussi. Ils sont tout autant qu'elle l'était de quitter l'organisation. « Je vois... des pions. » « Ne le prends pas mal, d'accord ? Ils nous sont utiles pour défaire le mal, n'est ce pas ? »